Jef Van Staeyen

Auteur/autrice : Jef Van Staeyen (Page 48 of 57)

la laïcité, la somme des interdits?

Nicolas Sarkozy est un grand optimiste.

Le maire de Chalon-sur-Saone, Gilles Platret, a décidé de mettre fin aux repas de substitution dans les cantines scolaires de sa ville, où ils étaient pourtant proposés depuis plus de trente ans. Nicolas Sarkozy, président de l’UMP et candidat à la candidature pour les élections présidentielles de 2017, lui a apporté son soutien. “Si vous voulez que vos enfants aient des habitudes alimentaires confessionnelles, vous allez dans l’enseignement confessionnel”, a-t-il déclaré.
Enfin, les politiques s’intéressent aux vrais enjeux: les repas dans les cantines. D’ici 2017, doit penser Sarkozy, le duo Hollande-Valls aura mis fin aux petits problèmes qui gâchent la vie des français. Ils auront résorbé le chômage, réduit à néant le mal-loger, stoppé les pollutions de l’eau et de l’air, maîtrisé le changement climatique, vidé les prisons surpeuplées, arrêté l’insécurité routière et remis sur les rails le système de santé. (Qu’est-ce que j’oublie?) Ce qui permettra aux français — et à leurs élus , dont le futur président — de s’atteler enfin aux vrais problèmes: les cantines et leurs menus. Avec ou sans porc.

Dans Le Monde daté du 27 mars 2015, une poignée de personnes, dont Allain Bougrain-Dubourg, François-Olivier Giesbert et Sandrine Bélier, proposent la solution >”Le repas végétarien, le plus laïque de tous” (comme repas alternatif pour tous).
Bougrain-Dubourg et consorts ont de très bonnes raisons pour plaider pour l’alimentation végétarienne, mais ils ne s’en contentent pas. Car ils mettent en avant trois bienfaits, que je cite ici en ordre inversé. “Troisièmement, l’alternative végétarienne est écologique.” Ils ont raison. Tout-à-fait. “Deuxièmement, elle est bonne pour la santé.” Sans doute. Et, “Premièrement, elle est un vecteur de cohésion sociale, réunissant autour de la même table tous les enfants, qui ne sont plus stigmatisés. Indifférenciés, on ne distingue plus le musulman ou le juif qui évite le porc du végétarien qui évite la viande.”
Étonnant raisonnement: pour mieux vivre nos différences, vivez comme nous! disent-ils, considérant qu’un choix alimentaire, ou plus largement un choix religieux, un choix de vie, une éthique se réduit à ce qu’on ne fait pas.
Étonnante laïcité, qui consiste à additionner les interdits.

PTCI, ou TTIP, ou TAFTA

[Partenariat Transatlantique de Commerce et d’Investissement, Transatlantic Trade and Investment Partnership, Trans-Atlantic Free Trade Agreement]

“Entamées à l’été 2013, les négociations entre l’Union Européenne et les États-Unis ont pour but de créer un grand marché transatlantique.”
CFDT-magazine, dans son numéro de mars 2015, et >Les Nouvelles d’Archimède, revue culturelle de l’Université de Lille, Sciences et Technologies, dans son numéro #69 d’avril, mai, juin 2015, s’y sont intéressés. L’article du premier m’a poussé à réagir.
Vous trouvez ici (1) l’article de CFDT-magazine et l’échange avec sa rédaction, et (2) l’article de Bruno Poncelet dans Les Nouvelles d’Archimède.

citations ❧

De ces quatre citations, il n’y en a qu’une seule qui vise explicitement l’urbanisme, mais toutes les quatre le concernent beaucoup.


La majestueuse égalité des lois interdit aux riches comme aux pauvres de coucher sous les ponts, de mendier dans la rue et de voler du pain.
Anatole France   —    Le Lys Rouge, 1894

No one is free to perform an action unless there is somewhere he is free to perform.
Jeremy Waldron   —   Homelessness and the Issue of Freedom, 1991

Cities need old buildings so badly it is probably impossible for vigorous streets and districts to grow without them… for really new ideas of any kind — no matter how ultimately profitable or otherwise successful some of them might prove to be — there is no leeway for such chancy trial, error and experimentation in the high-overhead economy of new construction. Old ideas can sometimes use new buildings. New ideas must use old buildings.
Jane Jacobs   —   The Death and Life of Great American Cities, 1961

Ich schäme mich nicht zu sagen — so hat die Zeit unser Herz pervertiert —, daß ich nicht erschrak, nicht klagte, als die Nachricht vom Tode meiner alten Mutter kam, die wir in Wien zurückgelassen hatten, sondern daß ich im Gegenteil sogar eine Art Beruhigung empfand, sie vor allen Leiden und Gefahren nun gesichert zu wissen. Vierundachtzig Jahre alt, beinahe völlig ertaubt, hatte sie eine Wohnung in unserem Familienhause inne, durfte somit selbst nach den neuen >Ariergesetzen< vorlaufig nicht delogiert werden, und wir hatten gehofft, sie nach einiger Zeit doch auf irgendeine Weise ins Ausland bringen zu können. Gleich eine der ersten Wiener Verfügungen hatte sie hart getroffen. Sie war mit ihren vierundachtzig Jahren schon schwach auf den Beinen und gewohnt, wenn sie ihren taglichen kleinen Spaziergang machte, immer nach fünf oder zehn Minuten mühseligen Gehens auf einer Bank an der Ringstraße oder im Park auszuruhen. Noch war Hitler nicht acht Tage Herr der Stadt, so kam schon das viehische Gebot, Juden dürften sich nicht auf eine Bank setzen — eines jener Verbote, die sichtlich ausschließlich zu dem sadistischen Zweck des hämischen Quälens ersonnen waren. Denn Juden zu berauben, das hatte immerhin noch Logik und verständlichen Sinn, weil man mit dem Raubertrag der Fabriken, der Wohnungseinrichtungen, der Villen und mit den freigewordenen Stellen die eigenen Leute füttern, die alten Trabanten belohnen konnte; schließlich dankt die Bildergalerie Görings ihre Pracht hauptsächlich dieser großzügig geübten Praxis. Aber einer alten Frau oder einem erschöpften Greis zu verweigern, auf einer Bank für ein paar Minuten Atem zu holen, dies war dem zwanzigsten Jahrhundert und dem Manne vorbehalten, den Millionen als den Größten dieser Zeit anbeten.
Stefan Zweig   —   Die Welt von Gestern, Erinnerungen eines Europäers, Die Agonie des Friedens, 1942

 

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